Après deux semaines et demi de vacances, il est l’heure de rentrer.
D’Antigua à Miami
Le dimanche 29 mai, on prend un taxi réservé par Sal avec mon amie et Rick (celui qui a escaladé la fenêtre du bus). Le gros avantage de ce voyage en groupe, c’est qu’il n’y a quasiment rien à organiser. Sal nous facilite la vie. L’aéroport le plus proche d’Antigua est celui de Guatemala City à une petite heure de route. On dit au revoir à Rick qui rentre aux Pays-Bas et a une seule escale au Panama (le chanceux). De notre côté, on a deux escales : une à Miami et une autre à Londres.
Le masque est obligatoire dans l’aéroport et on doit enlever nos chaussures à la sécurité. L’avion décolle à 12h40. On est censés arriver à Miami à 17h27 (2h47 de vol). Alors qu’on s’apprête à atterrir à Miami, le pilote nous informe qu’à cause de la météo on doit aller jusqu’à Tampa. Ils n’ont pas assez d’essence pour tourner autour de Miami en attendant d’avoir le droit d’atterrir.
Ca ne m’était jamais arrivé. Tampa est l’aéroport international le plus proche de Miami/Fort Lauderdale. On arrive à Tampa. On n’a pas aperçu de pluie ou de tempête depuis l’avion donc j’ai un peu du mal à imaginer que le temps à Miami rende impossible les atterrissages. On attend sur la piste d’avoir une porte de débarquement.
Je me dépêche d’aller aux toilettes car je sens que je ne vais pas être la seule dans cette situation. Je comptais à la base aller aux toilettes à notre arrivée à Miami. Des queues se forment très rapidement. Le chef de cabine nous dit (à tous) de ne pas faire de queue car à tout moment l’avion va devoir bouger pour aller à la porte de débarquement et que l’avion ne peut pas rouler si des gens sont debout. Il faut s’imaginer qu’il n’y a que deux toilettes et qu’à cause du retard tous les passagers vont avoir besoin d’aller aux toilettes. Les minutes passent et l’avion ne bouge pas. Régulièrement, le stewart reprend le micro pour rappeler qu’il ne veut personne debout.
On finit par aller jusqu’à une porte de débarquement mais on doit rester à nos places. Le temps passe. On apprend que notre long-courrier prévu à 19h40 est retardé. On ne sait pas si on arrivera à temps à Miami. J’espère ne pas avoir ce long-courrier car on a dix heures d’attente à Londres à cause de notre troisième avion Londres-Bruxelles qui a été annulé avant le départ. Je préfère attendre à Miami qu’à Londres (si près du but).
A 20h40, heure de Floride, on redécolle pour Miami. La durée du vol est de 38mn depuis Tampa. Mais, de nouveau, on doit attendre sur la piste d’atterrissage. On arrive à la porte de débarquement à 22h18 donc avec 5h30 de retard sachant que le vol n’était de même pas trois heures. Pendant le vol, on n’a eu le droit qu’à deux petits snacks (de mémoire).
.
.
.

Coincées à Miami
A l’aéroport de Miami, on doit repasser la sécurité et la file est immense. Notre avion est maintenant prévu vers 23h. Je me renseigne pour voir si on peut passer devant tout le monde pour avoir notre avion. La réponse est non. En faisant la queue, on se rend compte qu’on est quasi tous dans le même cas. En gros, c’est la grosse m*rde à l’aéroport. On dirait que c’est la rush hour alors qu’il est 22h.
Quand, enfin, vers 23h, on arrive devant la porte d’embarquement, l’avion a encore été décalé. A cause de surbooking, ils demandent à des volontaires de laisser leurs places. Quasi toutes les demi-heures le vol est de nouveau décalé. La météo est normale donc c’est juste le surbooking qui semble bloquer la situation. Vers minuit, ils nous annoncent que le pilote prévu ne peut plus voler. A cause du retard, il ne peut plus légalement travailler tout le vol. Ils ajoutent qu’ils cherchent une solution.
A 1 heure du matin, le vol est annulé. Je ne comprends pas pourquoi ils n’ont pas anticipé cette question d’heures travaillées et qu’ils n’ont pas de pilote en « stand by ». A ce moment, je suis persuadée qu’ils vont faire partir l’avion tôt le matin une fois qu’ils auront trouvé un nouvel équipage (quel optimisme !). Little did I know…
C’est la première fois que j’ai un vol annulé alors que je suis à l’aéroport. Lorsqu’ils annoncent au micro l’annulation du vol, ils nous disent de nous rapprocher des agents pour rebooker des tickets. Et là, les gens se ruent vers les trois agents disponibles. On fait de même et rejoint une des queues (la queue de droite). Et, là, le cauchemar commence.
On n’a pas mangé de vrai repas depuis ce matin. Toutes les boutiques de l’aéroport sont fermées donc impossible d’acheter de la nourriture. En plus de ça, il est quand même une heure du matin (donc minuit au Guatemala). Au début, je fais la queue sans trop me poser de questions. Mais, au fur et à mesure, on remarque que chaque agent met parfois jusqu’à 45mn ou même 1h pour aider un passager/une famille.
.
.
.
.

Les heures passent et la queue n’avance pas. On commence la queue debout puis assises. Certains s’allongent. Des snacks (bretzels et spéculos), des boissons et des coussins/couettes sont laissés sur des charriots pour qu’on se serve. Ils doivent provenir des derniers avions arrivés. Mais, c’est tout. Personne ne vient nous parler. Il n’y a pas de personnel supplémentaire qui vient en renfort pour aider les trois agents.
Petite précision, c’est memorial day aux USA. C’est un jour férié et un week-end prolongé donc tous les avions sont plein. Je tends l’oreille pour essayer de chopper des infos. J’entends que certains passagers ont un avion seulement mercredi (on est lundi matin). Je comprends aussi qu’il y a une quatrième queue plus loin mais qu’il y a autant d’attente. Avec le recul, l’erreur qu’on a faite avec mon amie est de ne pas avoir fait deux queues différentes. En plus, je crois qu’on a choisi la pire queue. Tous les agents ne sont pas aussi rapides et certains passagers semblent vraiment difficiles.
Les heures continuent de passer. Entre la fatigue et le manque de nourriture, je suis dans le coltard, en mode survie. J’espère toujours que des agents supplémentaires vont arriver. Je me dis que vers 5-6 heures du matin, il y aura forcément du renfort et le cauchemar terminera. Je me retrouve à papoter avec deux françaises qui ont pris un vol Cancun-Miami et se retrouvent dans la même situation que nous. La seule différence c’est qu’elles ont commencé par faire la queue de gauche. Arrivées devant l’agent, celle-ci leur explique qu’elle ne sait pas les aider car elles ont une escale à Londres. Elles se sont retrouvées à devoir refaire une autre queue.
En début de matinée, ils ferment les trois queues car ils ont besoin de l’espace pour les vols du matin. Ils nous disent d’aller dans la quatrième queue qui correspond au service client (on ne la voit pas d’où on est). Evidemment, sinon ce n’est pas drôle, on doit refaire toute la queue, on n’est pas prioritaires. Je vois une des trois agents passer et aller à la porte D15. Cette fois-ci, on se sépare et on fait deux queues différentes.
Je continue de parler avec la française. A côté de nous, il y a un autre binôme (un américain et un anglais) qui devait prendre le même vol que nous. On se demande tous comment 8h après on est encore à faire la queue. Alors qu’on a presque fini la queue, mon amie et la seconde française reviennent car leur queue a été fermée. Apparemment, des anglaises ont été désagréables envers l’agent qui a décidé de fermer la queue. C’est une grosse blague. La situation est choquante pour nous mais aussi pour les employés d’American Airlines qui ont passé toute la nuit à aider les passagers sans prendre de pause.
A 9h30 du matin, c’est enfin notre tour de parler à un agent après avoir fait la queue durant 8h30. Le premier vol avec de la place est mardi soir (il n’y a pas de vol pour l’Europe le matin). On se demande avec mon amie si des gens n’ont pas changé leurs vols pendant la nuit car on est persuadées qu’il n’y avait plus de place sur ce vol. Nos vols sont changés gratuitement (encore heureux !). On a le droit à une chambre d’hôtel chacune (gratuites aussi) et deux vouchers de 12$ chacune (il ne faut pas avoir très faim…). Je suis soulagée car c’est exactement ce que j’espérais. Je craignais de devoir payer les billets ou l’hôtel de ma poche après cette nuit catastrophique. On repart « déjà » demain donc c’est correct. Je demande si on peut récupérer nos sacs et les réenregistrer demain sans payer. L’agent m’indique qu’on devra payer si on veut enregistrer de nouveau nos sacs demain. Pour une nuit, on décide de ne pas récupérer nos sacs.
Il est tôt et on pourrait aller visiter Miami mais je suis au bout de ma vie et je n’en ai pas envie. On traine un peu dans l’aéroport puis on prend une navette gratuite pour aller à l’hôtel qui est juste à côté (hôtel Sheraton). On déjeune au restaurant de l’hôtel en attendant que nos chambres soient prêtes. Je prends une pizza à 15$, c’est la pire pizza que j’ai mangée de ma vie. Les pizzas à 3 euros des supermarchés sont bien meilleures. Nos chambres sont prêtes vers 12h30-13h.
J’ai une jolie vue depuis ma chambre donc je suis contente. Je me couche vers 14h. Vers minuit, je me réveille en étant prête à commencer ma journée. Je traine un peu sur les réseaux et me rendors jusqu’à 6-7h. C’est si agréable d’être seule et de dormir dans une chambre silencieuse !
Le mardi 31 mai, mon amie fait du télétravail le matin et moi je continue de suivre le procès Johnny Depp vs Amber Heard. On check out à 11am mais on reste à l’hôtel car notre vol n’est qu’à 20h30. J’en profite pour visiter l’hôtel. Les photos du reste de l’article ont été prises à l’hôtel. Il y a un coin extérieur sympa avec des animaux sauvages. Il fait super super humide. Ils prévoient une météo instable toute la semaine et on nous a dit de nous préparer au fait que notre avion puisse encore être annulé (non, par pitié). Même si l’hôtel est chouette, je n’ai aucun plaisir à être aux USA et je veux juste rentrer chez moi. C’est quand même un comble d’être coincée à Miami alors qu’il y a deux ans je devais y aller en vacances ( ça a été annulé à cause du Covid).
.
.


La suite du retour en Europe
Un peu avant 15h, on retourne à l’aéroport. La queue pour le check in est énorme. Quand on arrive devant l’agent, il ne peut pas faire le check in et va chercher son manager. Apparemment, lorsqu’ils ont rebooké nos vols ils ont oublié de cocher la case « e-ticket ». Le shit show continue… Il ne trouve pas son manager donc il revient et parle à une collègue. Deux autres agents viennent nous voir. Au final, on doit attendre sur le côté le temps que la seule agent qui sait faire ce genre de check-in soit disponible pour nous aider.
Une fois dans la zone sécurisée de l’aéroport, on a plusieurs heures à attendre. Puis, c’est l’heure d’embarquer. L’avion est à deux étages. C’est donc un avion énorme. Je n’étais jamais montée dans un avion à deux étages. Il font l’embarquement à deux portes différentes, une porte pour l’étage de dessous et une pour l’étage du dessus. Le vol passe vite. On arrive en retard à Londres mais ça n’impacte pas le reste de notre voyage.
On est le mercredi 1er juin. A Londres, on doit repasser la sécurité pour la énième fois. Notre dernier vol Londres-Bruxelles est prévu à 15h55 et on atterrit une nouvelle fois en retard.
A l’aéroport de Bruxelles, je récupère mon sac mais celui de mon amie est perdu. (Elle le récupèrera une semaine plus tard.) On prend un Uber pour retourner chez elle. Je me suis fait envoyer une nouvelle carte bancaire à son adresse. La poisse continue car les distributeurs de son quartier sont dans des locaux ouverts seulement durant la journée. Or, il est 20h. Je ne peux donc pas activer ma carte bancaire. A ce moment-là, j’en ai vraiment marre de chez marre. Mon amie m’appelle un Uber pour aller à la gare routière et m’achète un billet de bus (que je n’avais pas acheté avant au cas où on n’arriverait pas à l’heure prévue…).
Je monte dans le bus. J’y suis presque. On est mercredi soir, on devait être de retour le lundi soir. On aura perdu deux jours. Une fois à Lille, je prends le métro et j’arrive vers minuit chez moi. Je découvre avant de me coucher que Johnny Depp a gagné son procès (#youpi) !
.
.


Bilan des vacances
Est-ce que ça m’a plu ? : Oui, j’ai énormément aimé visiter le Mexique, le Belize et le Guatemala ainsi que les activités que j’ai faites. J’ai trouvé les habitants de ces pays sympathiques et souriants. La nourriture locale est bonne, pas piquante ni épicée. Bon, ce n’était pas vraiment à mon goût mais je suis méga compliquée.
Ca a été parfois pesant de voyager en groupe surtout le soir quand j’ai besoin de calme. Le fait que la majorité des gens du groupe soient jeunes (18-20 ans) n’a pas aidé. J’avais l’impression de n’avoir rien en commun avec ces personnes. Malgré tout, je sais que je n’aurais pas pu organiser les mêmes vacances seule. On a quand même visité des pays pauvres où le danger est présent. Avoir un tour leader et un itinéraire validé par des professionnels m’a permis d’avoir l’esprit tranquille pendant le séjour.
Tout n’a pas été rose. La perte de ma carte bancaire m’a vraiment pénalisée. Les vacances se sont terminées sur une note négative avec l’avion annulé et la nuit d’attente à l’aéroport. Il y a aussi eu d’autres problèmes dont je n’ai pas parlé. Quand je prévois des vacances, j’ai toujours en tête le scénario idéal. Mais, c’est la vraie vie et dans la vraie vie on se retrouve parfois face à des problèmes.
.
.
G Adventures : Je suis satisfaite du séjour que j’ai choisi. G Adventures est une entreprise sérieuse. L’itinéraire est top. Le séjour est speed mais c’est ce que j’aime. Le seul arrêt pas forcément nécessaire est le Rio Dulce. Mais, ça m’a obligée à me reposer et j’en avais besoin. J’avais emmené un livre mais je n’y ai pas touché. On a eu la wifi dans chaque logement donc le peu de temps libre que j’avais (le soir avant de me coucher), j’en profitais pour poster des stories Instagram et envoyer des photos à ma famille. Quand il me restait du temps, je regardais des vidéos du procès Johnny Depp vs Amber Heard.
Salvador, notre tour leader, était top. Sal est une sorte de gros nounours, calme et posé.
Le tour a quand même des défauts. Le point à améliorer pour moi est les logements. Ils n’ont pas été transparent sur le fait qu’on passerait autant de nuits dans des dortoirs de six. De ce fait, je trouve le tour cher et je pense qu’ils se font une sacrée marge. On a payé le tour environ 977€ car c’était en promo mais normalement il est au prix de 1149€ ! Pour rappel, aucune activité n’est incluse sauf la visité guidée de Tikal et deux repas.
En plus : On a pris des douches froides quasiment tout le long du séjour. L’absence d’eau chaud m’a peu gênée car il faisait chaud dans les salles de bain donc l’eau était à température ambiante. Aucune douche n’avait de pommeau de douche comme aux US.
Ce qui m’a plus embêtée : il ne fallait pas jeter le PQ dans les toilettes, l’eau du robinet n’est pas potable et il faut donner des tips dans ces trois pays.
Les villes et lieux visités sont des endroits touristiques. Je pensais être marquée par la pauvreté comme en Inde mais on n’a quasiment pas vu le côté pauvre/dangereux de ces régions.
🌎
« I heard an airplane passing overhead. I wished I was on it. » – Charles Bukowski
.
.
.