Je travaille pour VIA Rail Canada depuis huit mois maintenant. VIA est l’équivalent de la SNCF au Canada. Le métier que je fais n’existe pas en France alors j’avais envie d’en parler un peu plus dans cet article.
Voyager en train au Canada
Bien que le pays soit immense, le réseau ferroviaire est très peu développé. Les trains ne sont pas à grande vitesse donc il est aussi rapide de prendre sa voiture.
Les trains sont vieux. A Toronto, on travaille sur des trains des années 50 et 70. A Montréal, ils ont aussi des trains des années 2000. Ces derniers sont ceux en moins bon état car ils ont été construit pour faire le tunnel sous la manche et ne supportent pas les températures canadiennes.
Les rails n’appartiennent pour la plupart pas au gouvernement du Canada donc nous n’avons pas la priorité. Les trains ont souvent du retard à cause des trains de marchandises.
Un train classique est composé d’une voiture 1 (classe affaires) puis 3, 4 et 5 (classe économie). Une personne travaille en business, une en économie et un service manager (SM) est en charge de l’équipe. Si le train est plein, deux personnes travaillent en business, deux (parfois plus) en économie et il y a toujours un seul SM.
Les destinations
Il y a des équipes basées à : Vancouver, Winnipeg, Toronto, Montréal et Halifax. Selon où vous travaillez vous n’avez que certaines destinations que vous pouvez faire. Par exemple, je ne peux pas aller à Vancouver, Winnipeg ou Halifax.
Je pensais qu’on pouvait en profiter pour visiter les villes mais c’est difficile. Souvent, on n’a pas le temps ou la gare est trop loin du centre. Lorsqu’on part de Toronto l’après-midi, on dort le soir dans un hôtel (payé par l’entreprise). Et ça, c’est sympa.
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Agent aux services à bord des trains
Je suis « on train service attendant ». Je travaille les week-ends, jours fériés et parfois je commence à 4 heures du matin ou finis à 23 heures. Je peux travailler 4 heures comme 16 heures. On commence à travailler 1h30 avant le départ du train. On doit trouver son train, son équipe et on fait un briefing.
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Classe affaires : nous avons une sorte de mini-kitchenette. On compte le nombre de repas, vérifie qu’on a tout ce dont on a besoin et on organise tout pour le service.
Une demi-heure avant le départ, les passagers arrivent. On se tient à la porte pour leur indiquer le numéro du train, voiture et la destination. On doit aussi les aider avec les bagages puisqu’il y a des marches pour entrer dans le train. Le train part, on doit pour chaque voiture expliquer aux personnes assises aux fenêtres d’urgence comme casser la fenêtre. Une personne doit être aussi en charge de la porte.
Puis, on scanne les tickets et on fait notre service qui dépend de l’heure de la journée. En général c’est : boisson pour tout le monde, serviette chaude, repas+boisson, thé/café et chocolat (inclus dans le prix du ticket).
Economie : nous avons à l’entrée du wagon un évier, une machine à thé/café et trois frigos. On a deux chariots, on doit compter toute la nourriture reçue et réorganiser tout pour n’utiliser qu’un chariot. On doit tout préparer pour l’arrivée des passagers.
L’embarquement et les briefings sont les mêmes qu’en business. Le service est différent puisqu’on passe dans les wagons avec notre chariot et on leur propose de la nourriture, snacks, boissons etc. Selon les trains, on peut passer une voir deux heures à faire un service. On passe quatre fois pendant la durée du trajet. Puis, on doit compter tout ce qu’on a vendu, faire le totale et remettre l’argent à la gare une fois arrivé.
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Aucun emploi du temps
Tout est basé sur la séniorité : ton poste, tes vacances, si tu as un emploi du temps ou pas … Il y a des employés qui sont assignés et on a emploi du temps et les autres sont sur le spare board. Parfois, par choix mais souvent parce qu’ils ne sont pas dans l’entreprise depuis assez longtemps pour pouvoir être assigné.
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Je suis donc sur le « spare board ». Chaque matin entre 8h30 et 10h, je dois me connecter sur une application de mon téléphone professionnel (un iphone 6 s’il-vous-plait) et regarder sur quel train je suis. Je peux partir le midi, l’après-midi/le soir ou le lendemain matin. Si je n’ai pas de train, je peux être en stand-by ou ne pas travailler du tout. En stand-by, je travaille à la gare pour aider mes collègues à faire l’embarquement des trains.
On a un quota de 160 heures à faire par mois. On peut décider de faire ces heures en trois semaines et avoir la dernière off. Ou bien, demander du repos après chaque trajet et travailler 30-35 heures/semaine. Il y a par contre des périodes creuses où il peut être difficile de faire ses 40h/semaine. Chaque fois qu’on travaille on peut demander un repos qui est le double d’heures travaillées. Sinon, le jour d’après à 8h30 on aura de nouveau un trajet.
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