Devenir au pair aux Etats-Unis m’attirait depuis mes 15 ans. A 18 ans, au lieu de commencer mes études supérieures, j’ai pris l’avion pour la première fois. C’était une année pour moi.
Il me reste encore quelques souvenirs de mon arrivée aux Etats-Unis. Je me revois sortir de l’aéroport de Newark, prendre la navette pour rejoindre l’hôtel dans lequel la formation d’au pair allait avoir lieu. Il pleuvait. A travers la vitre, j’ai vu mon premier school bus américain. Une fois à l’hôtel, je me suis retrouvée à partager une chambre avec Megan, une autre au pair venant d’Afrique du Sud.
Ce soir-là, j’ai pleuré. Sur le moment, je ne savais pas pourquoi je pleurais. Cela faisait trois ans que je rêvais d’être jeune fille au pair aux Etats-Unis. Je n’ai compris que bien après. J’étais juste épuisée, en plein décalage horaire, j’avais perdu tous mes repères et je me retrouvais toute seule.
À l’image de cette soirée, mon année d’au pair à Chicago se révélera être très différente de ce que j’avais imaginé.
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Les 11 mois suivants ont été riches en expériences, émotions et voyages. Voici quelques souvenirs marquants :
– Me retrouver au milieu de Times Square, à New York, émerveillée.
– Les tempêtes de neige à Chicago et le lac Michigan complètement gelé.
– Organiser seule mes premières vacances et dormir sur des sièges à l’aéroport de San Francisco car je pensais que mon vol arrivait à midi et pas minuit (12am vs 12pm).
– Découvrir les livres du Dr Seuss.
– Tous les moments passés avec les autres filles au pair et les playdates organisées avec Charlotte.
– Faire de la luge le jour de noël, dans le Wisconsin.
– Passer le 31 décembre sur Times Square, à New York, en compagnie d’Abbey.
– Voir le Golden Gate en vrai et le traverser à vélo.
– Partir en road trip le jour de mes 19 ans avec une autre au pair que je n’avais jamais rencontrée. Passer un super week-end à explorer le Mont Rushmore, le Yellowstone et Salt Lake City.
– Tomber amoureuse de Chicago.
Il y a aussi eu des périodes difficiles.
J’ai beaucoup souffert de la solitude. Avant de partir aux USA, j’étais lycéenne. Je passais mes journées en cours, avec mes amies et mes camarades de classe. Le soir, j’étais entourée de mes parents et mes quatre frères et sœurs. À Chicago, je passais 50 heures/semaine à m’occuper d’un petit garçon de 15 mois qui ne disait pas un mot (même pas « papa » ou « maman »). J’ai d’ailleurs mis du temps à comprendre que mes baisses de moral étaient liées à ça.
Vivre chez ses employeurs n’est pas du tout évident. On n’a jamais de vraie coupure puisque les parents et le(s) enfant(s) sont là quand on est off. Trouver sa place au sein de la famille est délicat, surtout vis à vis des hosts.
La troisième difficulté que j’ai rencontrée est que la grande majorité des familles ne respectent pas le contrat de travail. Les agences d’au pair ne se préoccupent pas vraiment des au pairs car ce sont les host families qui leur rapportent de l’argent. Alors s’ils te font travailler plus sans te payer, ne te donnent pas tes jours de congés ou autre, et bah tant pis pour toi. Et si tu n’es pas content(e), tu peux rematcher (changer de famille) mais avec le risque de devoir rentrer en France si tu ne trouves pas une nouvelle host family.
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10 ans après, Chicago me manque encore régulièrement. J’y suis retournée en 2017 et je suis toujours aussi fan de cette ville. C’est ma home away from home. Dès que j’ai des vacances, je n’ai qu’une envie – prendre un avion pour les Etats-Unis. Il y a encore de nombreuses villes et états que j’ai envie de visiter. Je reste très attachée à ce pays.
Je repense de temps en temps aux enfants dont je me suis occupée et me demande à quoi ils ressemblent maintenant et ce qu’ils deviennent. Je n’ai gardé aucun contact avec mes anciens employeurs.
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« Sometimes you will never know the value of a moment until it becomes a memory. » – Dr. Seuss






que de souvenirs ♥